
Transparency International : Je récuse
Écrit par Nesmy Manigat
Je me suis longtemps gardé d’intervenir dans les débats publics de mon pays, ne me trouvant pas suffisamment « légitime » pour en parler depuis que j’ai accepté d’assumer des missions professionnelles à l’étranger pour des organisations internationales.
Mes amis journalistes à qui je refuse d’accorder des entrevues me pardonneront ce « bref coup de colère », pourtant public, qui marque mon refus d’accepter la « laideur collective » véhiculée par les Haïtiens eux-mêmes en acceptant cette perception, tellement dommageable, de pays corrompu.
En effet, Je récuse qu’Haïti soit l’un des quatre pays les plus corrompus de la planète, tel que sous-entendu dans le dernier rapport en date de Transparency International. On aurait progressé de 3 points, car le rapport de 2006 nous classait bon dernier à l’échelle de la planète. Une fois encore, tous les Haïtiens, pas seulement les politiques comme on pourrait le croire, sont donc perçus comme des corrupteurs, des corrompus, des blanchisseurs directs ou indirects d’avoirs corrompus, des bénéficiaires directs ou indirects de cette corruption. Nos institutions politiques, nos institutions financières, notre société civile, nos médias, par action ou omission, sont perçus à l’échelle internationale comme vivant dans ou de la corruption.
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