Écrit par Samuel Pierre
À l’heure où il est question de scolarisation universelle au pays, d’aucuns remettent en cause l’efficacité des initiatives mises en place pour atteindre cet objectif. Cette question revêt une importance capitale dans la refondation du pays si tant est que l’éducation demeure le socle sur lequel ériger une nation forte et cohésive, où les citoyens peuvent s’épanouir en toute liberté, en fonction de leurs aspirations, de leurs talents et de leurs mérites.
Écrit par Eveline Pressoir
Le séisme de 2010 a provoqué la mort d’environ 220 000 personnes, fait 300 000 blessés, dont 4 000 durent être amputés, et déplacé 1,6 million de personnes, dont près de 800 000 enfants [1]. Or, la vulnérabilité des jeunes enfants et leur dépendance les rendent plus fragiles que quiconque aux problèmes qui caractérisent maints pays en développement : manque de politique adéquate, insuffisance des services publics, faiblesses des ressources humaines et financières. Les jeunes enfants sont aussi plus vulnérables dans les situations d’urgence, alors même qu’ils représentent le pourcentage le plus élevé de la population affectée.
Écrit par Yolaine Vandal
La notion de petite enfance est un concept relativement nouveau dans le système éducatif haïtien. Jusque dans les années 1970, la plupart des familles attendaient l’âge de cinq ans pour placer leurs enfants à l’école. Les classes qui accueillaient ces enfants étaient dénommées « maternelles » ou « enfantines ». Peu d’enfants y avaient accès. Leur programme s’apparentait à celui de la classe de 12e plus douce. Quand les écoles se mirent à vérifier les mois de naissance et à faire passer un examen d’entrée pour permettre aux enfants d’accéder en 1re année fondamentale, le préscolaire commença à s’imposer comme un passage obligé avant la scolarisation obligatoire. La formation d’éducatrices spécialisées en préscolaire et l’ouverture de jardins d’enfants dans la capitale firent naître la perspective d’une éducation avec des bénéfices pour les enfants, dépassant largement le simple gardiennage. Le préscolaire se propagea et s’étendit aux autres villes dans le cadre de l’éducation non publique.
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Écrit par Jean-Marie Bourjolly
Haïti-République dominicaine : voici deux pays, deux peuples, qui se partagent non seulement l’espace physique d’une île, mais un long passé, souvent douloureux, qui va de l’extermination des Indiens taïnos à l’occupation étrangère, notamment américaine, en passant par la colonisation européenne et l’esclavage, mais qui n’a pas pu être que douloureux.
Deux peuples qui sont condamnés à s’entendre s’ils veulent faire de cet espace partagé une aire de paix et de prospérité pour tous où il fait bon vivre plutôt qu’une source interminable de conflits qui, n’en doutons pas, bénéficieront à des intérêts particuliers des deux côtés de la frontière, mais, globalement, seront préjudiciables autant à l’une qu’à l’autre de ces deux sociétés et entraveront également leur marche vers le progrès.
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Écrit par Jacqueline Baussan-Loubeau et Eveline Pressoir
Dès le premier Congrès du GRAHN à Montréal en 2010, l’importance de l’enfance comme période charnière du développement de l’individu nécessitant une prise en compte programmatique dans le cadre de la reconstruction nationale a été reconnue et une approche holistique en réponse aux droits et aux besoins du Jeune Enfant retenue comme une priorité nationale (cf. Recommandations du 1er Congrès). A l’orée du troisième millénaire, il devient impérieux de déclencher la révolution tranquille qui rendra à Haïti son rêve, et qui fera d’elle une terre d’accueil et de promesses pour tous ses enfants. Haïti a du mal à échapper aux griffes du sous-développement et se bat avec des armes aussi inefficaces que quelques fois pernicieuses. L’assistance économique dont elle est largement tributaire, les discours politiques, les joutes électorales, les protestations en tout genre, la course aux biens de consommation, ne suffisent pas à allumer l’étincelle du développement.
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Écrit par Claudette Pitre-Robin
Les enfants de 0 à 6 ans d’Haïti vivent dans une situation critique avec 88 % de taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Les causes étant principalement liées à la malnutrition, aux maladies infantiles évitables ou guérissables. Le développement de services d’éducation et de protection de la petite enfance (EPPE) fait donc partie des mesures urgentes qui devraient être prises pour permettre la survie des jeunes enfants et la réalisation de leur plein potentiel. De tels services exigent des investissements importants mais les recherches ont pu démontrer qu’il s’agissait d’un investissement rentable puisque ses retombées représentent bien des fois le montant investi.
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Écrit par Pierre Toussaint
La petite enfance est une période cruciale de la vie pour tout être humain. Selon plusieurs organismes internationaux, notamment, l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Unesco et l’Unicef, intervenir tôt, par des mesures de protection de la petite enfance et des programmes d’éducation du jeune enfant peut favoriser le développement de son plein potentiel qui se reflètera par la suite par de meilleurs apprentissages dans sa vie d’écolier et au-delà.
Comment se concrétise cette réalité pour les enfants haïtiens ? Quel rôle concret joue l’État haïtien dans ce domaine ? Quelles mesures spécifiques doit-il mettre en place pour assurer le développement du potentiel des enfants d’Haïti et ainsi favoriser leur réussite scolaire ?
Nous croyons que l’État haïtien a un devoir inaliénable, celui de s’assurer du respect des droits de l’enfant en rendant disponibles les services nécessaires favorisant le développement de leur autonomie et de leur bien-être personnel. Nous proposons que l’État haïtien se donne un plan à long terme afin d’offrir des services éducatifs adaptés aux enfants de 0-5 ans sur tout le territoire national.
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Écrit par Evelyn Margron
La prise en charge des jeunes enfants ne peut faire l’économie de la prise en considération de la question du développement des croyances, des valeurs à transmettre, des attitudes à développer. Il est établi que les expériences vécues durant l’enfance ont des conséquences substantielles sur les individus, et ce, durant toute leur vie.
Le monde d’aujourd’hui est en continuel et rapide changement. Des travaux de nombreux penseurs, chercheurs, praticiens pointent du doigt l’importance pour les éducateurs d’en tenir compte dans la perspective d’une adéquation de leurs interventions aux exigences et aux défis des sociétés modernes.
Dans notre univers mondialisé et en mouvement constant, l’éducation haïtienne d’aujourd’hui n’équipe pas les enfants des outils nécessaires à la prise en main de ces nombreux défis. Une réforme de l’éducation qui nous projette dans le 21e œuvre d’approches holistiques qui placent l’enfant au centre de ses préoccupations.
C’est toute une construction de la qualité qui devra oser regarder en direction du futur et compter avant tout et plus que tout sur la formation de personnels attachés à sa mise en œuvre.
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Écrit par Dominique Hudicourt Riboul
Différents facteurs font obstacle à l’expansion de bonnes pratiques au préscolaire en Haïti. Ces facteurs sont à la fois institutionnels, sociaux et conjoncturels. Alors que d’année en année les écoles maternelles et les jardins d’enfants pullulent et continuent à se multiplier dans la capitale et les villes principales d’Haïti, il n’y a aucune norme officielle de fonctionnement pour le préscolaire. Le ministère de l’Éducation nationale ne régule pas ce secteur et chaque école fait à sa guise. Les jeunes enfants haïtiens qui souvent ne vont pas à une vraie école préscolaire arrivent à l’école primaire sans préparation.
Pour pallier cette situation, des classes préparatoires, appelées « classes préscolaires », sont créées à l’intérieur des écoles fondamentales. Les enseignants les moins bien préparés sont ceux qui enseignent dans ces « petites » classes. Ce sont ces maîtres fantomatiques qui vont tenter d’apprendre à lire à nos enfants dans une langue qui déjà leur est étrangère. La société, inconsciente du problème, donne en général peu d’attention à la condition difficile de ces jeunes citoyens, alors qu’en toute logique, ils se dirigent en majorité vers l’échec scolaire.
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Écrit par Dana R. McDermott
Today economists [1, 2] point to the importance of preschool education, parenting education and the teaching of empathy and care, for the well-being of children and of society. This article connects the recommendations of leaders in economics, science, and social sciences to successful programs worldwide that teach children as young as preschool, skills of empathy/caring/parenting so they might succeed as students, peers and future parents and workers. Additional correlations between learning the skills involved in empathy/caring/ parenting and decreases in aggression/bullying/violence are also reported as they figure not only in success at school for students but in adult life as parents, partners and community members. It is hoped that learning about how these important programs help parents, teachers and children (future parents) have more caring decision making and solutions to resolve issues in home, school, community and the larger world will not only helps families in Haiti but provide the basis as Rifkin notes for all of us across the globe to save civilization from an often uncaring world.
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Écrit par Eveline Pressoir
Les parents sont les premiers éducateurs et dispensateurs de soins de leurs enfants, et les mieux motivés. Cependant, leurs connaissances, attitudes et pratiques sont marquées par les valeurs de leur société d’origine, dont, à côté des éléments positifs, il faut parfois déplorer des aspects négatifs, voire néfastes, notamment dans le cas des parents analphabètes de maints pays en développement. Des programmes d’éducation parentale, culturellement adaptés et conçus selon une approche holistique et multisectorielle, permettent de pallier ces limitations, non seulement en apportant des connaissances scientifiques nouvelles, mais aussi en promouvant des changements de comportements bénéfiques pour un meilleur développement des enfants
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Écrit par Mohamed Ag Ayoya
En Haïti, la malnutrition infantile reste l’un des plus grands défis de développement. Les pratiques inadéquates de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (allaitement et alimentation de complément) sont une des causes majeures de cette malnutrition. D’autres causes comprennent les maladies infectieuses, le manque de soins appropriés, le faible accès aux services de santé, eau, hygiène et assainissement, et la pauvreté.
Les conséquences de la malnutrition infantile s’observent tout au long du cycle de la vie. En effet, au cours de la jeune enfance, la malnutrition expose l’enfant à un risque élevé de mortalité, à un état de santé précaire, à un ralentissement du développement physique et mental. Au cours de l’âge scolaire, la malnutrition réduit la capacité d’apprentissage des enfants et augmente leur absentéisme. Plus tard dans la vie adulte, la malnutrition infantile accroît les risques de souffrir de maladies chroniques comme le diabète, l’hypertension, les troubles cardiovasculaires, et diminue substantiellement la productivité et les gains. Fort heureusement, un engagement sans précédent du gouvernement haïtien et de ses partenaires pour la nutrition depuis 2010 s’est traduit par la mise en œuvre d’expériences et par des progrès tangibles dans la réduction de la malnutrition infantile. La difficulté majeure reste la pérennisation de ces acquis
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Écrit par Michael Udy
A large number of Haitian children face threats to their well being and development. These threats are in the domains of basic needs as well as social support. As many as one in ten Haitian children do not live with their original family, living in other forms of care which expose them to exploitation and abuse. Redressing this situation will take a multi-decade effort by both the Government of Haiti (GoH) and committed non-governmental organizations (NGOs) to influence societal attitudes about children and the importance of staying with their families, reinforcing families’ capacity to care for children, and reinforcing the GoH’s ability to lead a program of quality assurance for out of home care.
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Écrit par Jacqueline Baussan-Loubeau
L’éducation préscolaire a pris un essor considérable en Haïti depuis les 30 dernières années. Les jardins d’enfants, écoles maternelles et autres se sont multipliés à travers le territoire et le plaidoyer pour une éducation préscolaire n’est plus à mener auprès des familles. Cependant, la qualité de l’éducation fournie dans les nombreux centres préscolaires est hétérogène, inégale, allant des conditions idéales aux situations les plus sordides. L’État garde une présence très faible sur le terrain, tant du point de vue de la prise en charge que de celui du contrôle du système. L’anarchie qui s’est installée a permis des pratiques inacceptables sur le plan des programmes, du recrutement des ressources humaines et de l’organisation matérielle des écoles préscolaires, entre autres.
Il convient de faire un état des lieux et, d’une part, de présenter une vision claire de ce sous-secteur du système éducatif haïtien ainsi que de son importance et, d’autre part, de dégager des perspectives d’avenir pour une amélioration de la qualité de l’offre dans le sous-secteur. Nos observations porteront sur les différents axes méritant une intervention : la gouvernance, les normes et règlements, la formation des éducateurs et éducatrices, les curricula, etc. Nous ferons le point sur les récentes avancées et proposerons des lignes stratégiques pour une amélioration de la qualité de l’offre éducative.
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Écrit par Eveline Pressoir
Qu’il vienne de sa famille ou d’une structure préscolaire, l’enfant qui entre à l’école affronte une réalité nouvelle. Il importe qu’il y soit préparé, c’est à-dire que son état de santé et son niveau de développement physique et psychologique doivent être adaptés à ces exigences et contraintes inhabituelles. Il importe tout autant que l’école soit prête pour l’enfant, autrement dit elle doit être adaptée aux besoins de l’enfant, à ses particularités et au respect de ses droits, et tout mettre en place pour lui offrir les meilleures chances de réussite. De leur côté, les parents doivent aussi être prêts pour l’école, c’est-à-dire à même de comprendre les occasions et les contraintes que génèrent cette situation nouvelle pour leurs enfants.
Or, actuellement en Haïti, ces conditions ne sont point toujours réunies, loin de là : les enfants sont trop souvent dans une situation de détresse, l’école n’est guère adaptée aux besoins des enfants et de la société, et les attentes des parents sont inadaptées, notamment en matière de curriculum et de langue d’enseignement.
Il convient donc de mettre en place des programmes de développement du jeune enfant en vue de compenser les limitations et contraintes définies, de mettre en place une école de qualité respectueuse des besoins de l’enfant et soucieuse du développement national, et de sensibiliser et de former les parents aux valeurs de cette éducation nouvelle.
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Écrit par Cary Hector
Cette contribution s’inscrit dans une problématique de veille interrogative, certes sceptique-critique mais nullement désabusée. En d’autres termes, elle ne s’engage pas dans une énième entreprise de « bilan post-séisme » mais cherche plutôt à cerner quelques « dilemmes et impasses » dans la perspective de la « Reconstruction-Refondation post-séisme ». Liés entre eux, « dilemmes et impasses » s’interpénètrent, empiriquement ou de fait, dans le flux même des évènements. Leur illustration heuristique conduit à l’examen de l’interrogation : « comment aider Haïti à sortir de la dépendance humanitaire ? », l’aide humanitaire étant devenue « structurelle ou « humanitaire d’État ». Suit, en conclusion, une réflexion prospective sur quelques paramètres de la « Reconstruction-Refondation post-séisme ».(Cette contribution est la version remaniée d’une intervention faite au « Symposium post-séisme sur l’Amérique latine, centrale et caraïbe », organisé par le Latein-Amerika Institut de la Freie Universitaet de Berlin, les 24-26 octobre 2013.
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Écrit par Darline Alexis
Au cours de la seconde moitié du 20e siècle, Haïti a connu deux grandes vagues d’émigration : une, pour des raisons essentiellement d’ordre politique, vers 1960-1970, et une autre, à partir de la décennie 1980, liée prioritairement à la dégradation des conditions de vie, au chômage, à la précarité, à l’instabilité politique… La première a vu s’enfuir ou s’exiler avant tout une partie de l’intelligentsia du pays. La deuxième, un peu plus composite, a concerné également des franges de la paysannerie et des classes populaires. De cette émigration vont sortir renforcés les réseaux d’entraide familiale et de subsistance qui vont se manifester à travers le système de transfert de fonds et de nourriture.
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