Écrit par Bénédique Paul
Notre état de santé mentale impacte différents aspects de notre vie, nos attitudes, nos comportements. Il n’influe pas seulement sur notre bien-être individuel mais aussi sur la société. Comme la santé de chaque individu prédétermine la qualité de sa contribution au bien-être collectif ou encore les coûts qu’il entraîne pour la société, nous avons intérêt à prendre soin de notre santé mentale. De ce point de vue, deux grandes nouvelles peuvent être partagées.
La mauvaise nouvelle, en ce début de troisième décennie du millénaire, relève du constat que notre santé mentale à l’échelle mondiale est en berne. À preuve, dans le monde, une personne sur huit souffre de problèmes de santé mentale, selon le dernier rapport sur le développement humain [1]. Il ne s’agit pas d’un problème de pays en développement ; tous les pays y font face, à des degrés divers.
Dans le cas d’Haïti, les problèmes principaux à la base de la détérioration de l’état de santé mentale ont été exacerbés par la crise sécuritaire. La pandémie de COVID-19 a relativement épargné la population déjà mal desservie en services sanitaires de base. Les conséquences économiques de l’invasion de l’Ukraine par la Russie , la cherté de la vie marquée par une inflation progressant à plus de 30 % annuellement sont autant de préoccupations socio-économiques qui s’ajoutent aux menaces sanitaires, alimentaires et par conséquent existentielles de la population. Les données du baromètre des Amériques ont révélé que, juste avant l’assassinat du président de la République, en 2021, 66 % des Haïtiens éprouvaient un sentiment d’insécurité [2]. Dès lors, l’insécurité physique était déjà la préoccupation première, avant même les événements survenus depuis, bien plus que la COVID-19. Le sentiment d’être prisonnier chez soi, impuissant, sans recours valable, et sans possibilité d’anticiper une sortie de crise, constitue un ennemi cruel pour la santé mentale des Haïtiens.
Même si la population d’Haïti est connue pour sa force mentale et sa résilience, l’ampleur du problème actuel appelle l’attention. Les contributions rassemblées dans ce numéro de la revue Haïti Perspectives participent des débats habituellement agités sur les préoccupations nationales et internationales qui intéressent Haïti. Elles cherchent à aider à mieux comprendre ce phénomène afin d’éclaircir des actions concrètes.
Comme souligné dans le rapport sur le développement humain, la situation actuelle risque d’entraver l’atteinte des objectifs de développement durable [1]. Dès lors, à situation de crise, besoin et opportunité d’innovations. L’espoir ne doit pas périr. Il est menacé certes, mais il persiste. D’où la bonne nouvelle suivante.
La bonne nouvelle est fondée sur l’intelligence humaine qui justifie la persistance de l’espoir et est étroitement associée à des changements nécessaires et urgents. Pour ce faire, les acteurs sur lesquels il est possible de compter sont d’abord les individus, puis les ménages, et enfin les organisations de toute sorte et les dirigeants en postes de responsabilité. Il s’agit d’une action à l’échelle micro d’abord, même si au niveau macro des signaux favorables peuvent être envoyés en vue de créer un climat d’émergence de comportements et d’actions individuelles. Cette posture pragmatique est située dans un contexte d’inefficacité démontrée des pouvoirs publics délégitimés depuis quelques années. Elle est également justifiée de manière historique en ce que la résilience d’Haïti s’est toujours reposée sur des catégories sociales malheureusement peu impliquées dans les décisions politiques, en l’occurrence les femmes, les paysans et les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Et, malgré les crises, ces catégories sociales tiennent encore et peuvent servir de levier pour réaliser des changements importants.
Oui, le changement est possible ! Nous pouvons changer, aussi rapidement que nous avons appris à appliquer les gestes barrières en vue de limiter la propagation de la COVID-19. D’ailleurs, avant l’arrivée de la pandémie, les Haïtiens savaient déjà, avec le choléra, effectuer des changements de comportements appropriés (lavage des mains, rituels funéraires minimums, etc.) pour limiter la propagation des virus. Il s’agit, maintenant, de renforcer une résilience basée sur l’esprit (mens). L’heure est à l’action, comme suggéré par les contributeurs à ce numéro. Et, puisque la démarche à adopter se doit d’être inclusive, chacun de nous, en particulier ceux qui sont bien intentionnés, ont un rôle important à jouer. C’est pourquoi l’engagement, le leadership et le réenchantement apparaissent comme des leitmotivs.
Pour commencer, il paraît plus efficace de privilégier l’action au niveau du citoyen lambda au début de la démarche, en attendant de pouvoir s’occuper de la santé mentale des dirigeants, car, à l’échelle mondiale, celle-ci n’a généralement pas été très bonne. Au contraire, s’il faut être plus solidaire, plus empathique, et plus tolérant, il est nécessaire de commencer à l’être à l’endroit du citoyen lambda paisible et cherchant à vivre en paix.
Dans une perspective institutionnaliste, le changement à l’échelle collective peut commencer à l’intérieur des familles – concept plus sociologique qu’économique – représentant l’espace de socialisation des individus. C’est le lieu idéal pour expérimenter le bonheur et le réenchantement. C’est pourtant un lieu d’institutionnalisation mis à rude épreuve des décennies durant, avec la migration et les pratiques sociales internes diverses, en Haïti. C’est aussi l’espace où se forment et se raffinent les valeurs, le moulage des attitudes, l’esprit collectif, les aspirations, les comportements, etc.
Dans ce contexte d’inquiétude, il y a donc lieu de commencer tout de suite à soigner notre santé mentale, entendue comme forme de bien-être complet [3]. Car son amélioration est d’autant plus une urgence que le relèvement du pays en dépend. Dans un objectif de développement humain durable, l’approche par le capital humain amène à penser que le développement d’Haïti ne pourra pas se faire sans ses habitants. Mais qu’avant cela, il faut soigner leur santé mentale. Car il n’est de richesse que de personnes formées et en santé [4], et notre capacité à jouir de la vie et à faire face aux défis auxquels nous sommes continuellement confrontés est liée à notre état de santé mentale [3].
Écrit parJacques Abraham
Résumé : Cet article vise à expliquer les dynamiques de la ségrégation scolaire ainsi que les mécanismes de sa mise en place dans les écoles haïtiennes. Il décrit, à partir d’une approche historique et d’un devis séquentiel mixte explicatif, comment les acteurs du système éducatif (enseignants et gestionnaires d’établissements) pratiquent la ségrégation scolaire en se servant des mécanismes académiques et sociaux pour catégoriser ou distribuer de manière inégale et différenciée les élèves dans l’espace scolaire.
Rezime : Nan atik sa a, otè a esplike dinamik segregasyon eskolè a, ansanm ak fason sa fèt nan lekòl an Ayiti. Li sèvi avèk yon plan detaye, ki byen òganize pou li esplike kouman dirijan yo nan sistèm edikasyon an (pwofesè, jesyonè nan lekòl yo) pratike prensip separasyon an nan lekòl yo. Dirijan yo sèvi avèk teknik akademik epi sosyal pou yo kategorize elèv yo oubyen separe yo nan yon fason inegal ki byen defini nan espas lekòl yo.
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Écrit par Reynald Altéma
Louis Pasteur’s discovery of bacteria and vaccine has set the conflation of scientific inquiry and health care on an irreversible course, the benefits of which we are still experiencing. Inventor of the principle of vaccination1, he heralded massive public health practices that have made great strides over the years in halting or ridding our planet of scourges such as anthrax, influenza, polio, typhus, typhoid. The process of sterilizing milk has taken its name, pasteurization; infected milk used to be a source of bovine TB jumping species and affecting humans. Other successes included the invention of antibiotics in the early part of the 20th century2. Better hygienic conditions, advent of antibiotics and vaccines have reduced infectious diseases tremendously.
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Patrick Attié et Raymond Kernizan
Le monde vit actuellement une période de changements systémiques inédits, rapides et angoissants, De surcroit, ces changements subissent une accélération de plus en plus rapide. Des mutations profondes touchent tous les domaines : le climat, l’économie, la finance, l’éducation, la santé, la politique, les relations humaines. Ce chamboulement inédit est dû principalement aux avancées technologiques. Ces percées scientifiques disruptives sont les fameuses NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique, sciences cognitives), l’intelligence artificielle, l’apprentissagemachine, les technologies des mégadonnées (big data), la renaissance récente de la conquête spatiale, l’Internet des objets, l’impression 3D, etc. Toutes ces avancées rendent désormais possibles l’avènement du transhumanisme et son accessibilité.
Jounen jodi a, lemonn antye ap travèse yon peryòd chanjman sistemik nou pa te janm wè anvan sa. Yo ap avanse sou nou rapidman epi yo pote laperèz. Pi plis toujou, chanjman sa yo ap avanse ak tout boulin. Se yon seri transfòmasyon an pwofondè, ki anvayi tout sektè, tankou : klima, ekonomi, finans, ledikasyon, lasante, lapolitik, relasyon moun ak moun. Se pwogrè teknolojik yo menm ki lakòz deboulonnman san parèy sa yo. Pòt antre pwogrè syantifik sa a, deranjan sa yo se NBIC (nanoteknoloji, biyoteknoloji, enfòmatik, syans koyitiv), entelijans atifisyèl, aprantisay machin, teknoloji megadone (big data), renesans resan konkèt lespas, prezans entènèt toupatou, materyèl enprime sou fòm 3D, elatriye. Tout pwogrè sa yo rann posib rantre transimanis lan (transhumanisme) epi rann li disponib pou tout moun.
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Écrit par Raymond Kernizan et Patrick Attié
Résumé : Aujourd’hui, l’apport des sciences et de la technologie au progrès de l’Humanité n’est plus à démontrer. Le savoir-faire scientifique et technologique devient une condition pas forcément suffisante, mais absolument nécessaire au développement économique d’une nation. Toutefois, nous devons faire l’aveu que chaque avancée technologique a suscité et suscite encore des craintes fondées ou infondées et engendre des mouvements de résistance. Ce constat est valable quel que soit le niveau de développement du pays observé, si ce n’est que les pays développés ont plus de latitude pour se permettre le luxe de retarder (volontairement ou pas) l’adoption des technologies qu’ils produisent.
Rezime : : Jounen jodi a, pyès moun pa oblije pwouve kontribisyon syans yo ak teknoloji sou pwogrè limanite. Konesans nan domèn syans ak teknoloji se yon kondisyon, nou pa kab senpman di ki sifizan, men li absoli esansyèl pou devlopman ekonomik yon nasyon. Sepandan, nou dwe avwe, chak pa ki fèt nan domèn teknolojik la kontinye mache avèk divès kalite laperèz, ki kab genyen laverite ladan yo, men ki pa toujou laverite. Sa lakòz yon mouvman rezistans. Se yon konsta ki valab nan nan tout peyi kèlkeswa nivo devlopman li. Sepandan, peyi devlope yo plis kab manifeste posiblite pou yo ralanti (volontèman oubyen envolontèman) aplikasyon divès teknoloji ki soti lakay yo.
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Écrit par Valérie Payen Jean Baptiste
Résumé : Résumé : Cet article contribue à la réflexion critique sur l’acquisition de connaissances et de compétences en milieu informel via l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il présente les résultats issus d’une étude ethnographique portant sur l’observation et l’analyse des actions et interactions mobilisées par les professionnels pour s’approprier des TIC, acquérir de nouvelles connaissances et développer leurs compétences sur le marché informel de la vente et de la réparation des téléphones mobiles en Haïti. Il en ressort que ces actions d’appropriation forment une unité complexe qui regroupe trois catégories : la vente, la réparation et la fabrication. Elles sont à la fois orientées par l’outil technologique mais aussi par les besoins d’apprentissage, d’accomplissement, de reconnaissance et les modes d’organisation des professionnels en communauté. Les pratiques observées mettent en relief la valeur des connaissances et des compétences acquises en milieu informel grâce à l’ouverture que crée l’intégration des TIC utilisées comme moyen dans le cadre de ces apprentissages. Les résultats de cette recherche pourront, éventuellement, servir à l’élaboration de politiques publiques pour la prise en charge et la reconnaissance des compétences acquises par les populations évoluant en dehors des secteurs d’apprentissage formels.
Rezime : Atik ap ede nan refleksyon kritik sou fason pou moun genyen konesans ak konpetans nan yon milye enfòmèl apati itilizasyon teknoloji enfòmasyon epi kominikasyon (TIC an franse). Li ap montre rezilta ki soti nan yon etid etnografik sou obsèvasyon epi analiz aksyon epi entèraksyon pwofesyonèl yo rasanble pou yo byen metrize TIC yo , aprann konesans tou nèf epi devlope konesans yo sou mache enfòmèl lavant epi reparasyon telefòn pòtab an Ayiti. Aksyon sa yo fòme yon ansanm konplèks ki genyen twa kategori :lavant, reparasyon epi fabrikasyon. Aksyon sa yo vize an menm tan zouti teknolojik yo ansanm avèk bezwen pou aprantisay, reyisit nan aprantisay la ansanm ak mòd òganizasyon pwofesyonèl yo nan kominote. Sa moun ki ap fè rechèch yo obsève pèmèt lòt moun wè vrè valè konesans epi konpetans ki genyen nan mimye enfòmèl la gras ak TIC yo sèvi pandan aprantisay sa yo.
Rezilta rechèch sa ka rive sèvi nan kreyasyon politik piblik pou Leta pran sou responsablite li epi rekonèt konpetans moun nan popilasyon an genyen akote sektè aprantisay fòmèls yo.
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Écrit par Olson Italis
Résumé : Le secteur de l’immobilier est l’un des plus importants dans l’économie mondiale : en valeurs monétaires et pour son rôle dans l’attachement d’un individu à sa communauté. Toutefois, on constate des problèmes majeurs dans la gestion des propriétés foncières et les transactions qui y sont liées un peu partout dans le monde, notamment en Haïti. Ces problèmes peuvent être : l’asymétrie des informations, l’inefficacité du processus de réalisation d’une transaction à cause du grand nombre d’intermédiaires, de nombreux cas de fraude, entre autres. Dans cet article, des problèmes de ce secteur en Haïti sont mis en évidence. Cette description est suivie d’une exposition des caractéristiques de la blockchain qui rendent cette technologie attirante pour la résolution de tels problèmes. Ensuite, des projets ayant eu pour objectif la mise en place d’une solution basée sur la blockchain pour la gestion des titres de propriété sont listés ; deux parmi ces projets sont brièvement décrits : au Ghana avec la compagnie Bitland Global et en Suède avec ChromaWay. Enfin, des avantages éventuels de la technologie pour ce secteur, des requis pour son utilisation en vue de résoudre ces problèmes en Haïti sont précisés, ainsi que la suggestion d’une démarche pour la mise en œuvre de la solution.
Rezime : Sektè vann epi achte kay se yonn nan sektè ki pi enpòtan nan ekonomi mondyal la : sou plan rantre lajan, epi sou fason li pèmèt yon moun konekte ak kominote kote li ap viv la. Sepandan, nou konstate gwo pwoblèm nan jesyon pwopriyete …. Epi divès tranzaksyon ki konekte ak li yo patou nan lemonn epi espesyalman sou tè Ayiti. Pwoblèm sa yo se kab enfòmasyon ki rive malman, tranzaksyon ki mal fèt, paske genyen twòp entèmedyè, epi an menm tan, vòl sou tout fòm. Nan atik sa a, se pwoblèm sektè imobilye ki prensipal dosye a. Apre deskripsyon sa a, genyen prezantasyon karakteristik blockchain, ki rann teknoloji sa a enteresan pou rezoud kalite pwoblèm sa yo. Apre sa, genyen pwojè avèk bivize pou yo jwenn yon solisyon apati blockchain lan nan jesyon anons pwopriyete ki sou lis. Genyen de (2) pami pwojè sa yo, yo dekri rapidman : Nan Gana se konpayi Bitland Global epi nan peyi Laswèd se ChromaWay. Pou li fini, otè a montre anpil avantaj ki genyen nan teknoloji sa a pou sektè li ap pale a, sa moun ka bezwen pou yo sèvi ak li, yon fason pou yo rezoud pwoblèm sa yo an Ayiti.
Genyen tou sijesyon sou ki sa ki kab fèt pou yo rive jwenn yon solisyon
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Écrit parVladimir Berthaud
Abstract : With the worst health indicators in the Americas, inadequate healthcare budget and weak infrastructure, a critical shortage of healthcare professionals and limited access to primary and specialty medical services, Haiti stands very far from meeting the healthcare needs of its ever-growing population. We applaud the efforts of the Haitian Health Ministry and its partners in expanding the vaccination coverage nationwide and curbing the epidemics of HIV/AIDS, tuberculosis and cholera. Meanwhile, we recognize the tremendous challenges posed by the rising incidence and prevalence of cardiovascular diseases and diabetes in Haiti: excess morbidity and mortality from stroke, ischemic heart disease, cardiac and renal failure, peripheral vascular insufficiency, blindness, and serious infections. Under these dreadful circumstances, the exploration of telemedicine as an innovative solution to mitigate the workforce shortage, bridge the gaps in healthcare access and improve health outcomes in Haiti, clearly deserves our utmost consideration.
Rezime : Ayiti lwen, byen lwen pou li genyen tout sa li ta bezwen pou li bay yon popilasyon ki pa sispann ogmante bon jan swen lasante. Tout paramèt pou mezire lasante an Ayiti an degraba. Pa genyen ase lajan disponib nan bidjè Leta a pou lasante. Pa genyen sifizamman pwofesyonèl nan domèn lasante. Sèvis medikal debaz yo limite epi moun pa vrèman rive genyen yo soul amen. Nou bat bravo pou minis lasante a ansanm ak patnè li yo ki deside elaji sèvis vaksinasyon nan tout peyi a pou yo ralanti epidemi kou SIDA (HIV/ AIDS),malady tebe (tibèkiloz), ak kolera. Antretan, nou konsyan genyen yon gwo defi pou Leta leve akoz prezans epi ogmantasyon maladi kè, maladi dyabèt nan peyi a. Genyen yon gwo ogmantasyon san parèy maladi kou : estwok, ensifizans kadyak, pwoblèm renal,ensifizans vaskilè, avèg, ak enfeksyon grav. Anba sikonstans terib sa yo, eksplorasyon telemedicine kòm yon solisyon inovatè pou resoud mank pwofesyonèl swen sante yo, pwoblèm aksè swen medikal ak amelyore lasante nan peyi Ayiti merite anpil konsiderasyon.
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